Datation carbone 14 de l’ivoire
Le carbone 14 pour dater l’ivoire terrestre ou marin. Grâce à cette méthode, il est possible d’authentifier une sculpture en ivoire, mais aussi de déposer une demande au CITES pour attester de la mort d’un animal avant 1947. Découvrez les techniques dédiées par les laboratoires CIRAM pour dater les objets en ivoire en respectant les normes internationales.
Les laboratoires CIRAM réalisent la datation carbone 14 (ou radiocarbone) de vos objets d’art en bois, ivoire, os, textile… mais également des matières organiques en générale. Méthode de datation, calibration des résultats et interprétation, découvrez les protocoles utilisés par CIRAM pour dater les objets en ivoire. Nos scientifiques interprètent les résultats avec une grande précision pour obtenir des résultats à la hauteur de vos attentes.
La techniques de datation carbone 14 pour l’ivoire des laboratoires CIRAM
La datation au radiocarbone (carbone 14) quantifie le temps qui s’est écoulé depuis la mort de l’organisme. Cette technique se base sur la mesure de la quantité de carbone 14 restant dans un organisme après sa mort. Le 14C est un isotope radioactif du carbone qui se désintègre progressivement selon une loi exponentielle connue. Sa concentration est divisée par deux tous les 5730 ans. Au-delà de 60 000 ans, la quantité de carbone 14 sera trop faible pour être mesurée. Ceci forme la limite de datation.
L’extraction du collagène, la première étape pour une datation précise
L’ivoire est composé d’une partie minérale, la bioapatite, et d’une partie organique, le collagène. C’est le collagène qui est la fraction la plus appropriée et normalement utilisé pour la datation au radiocarbone. L’étape préalable à la datation sera donc l’extraction du collagène. Dans ce but, les échantillons sont traités à l’acide chlorhydrique (HCl, 1 M), puis ensuite traités à l’hydroxyde de sodium (0,1 M) à température ambiante et une nouvelle fois traités à acide chlorhydrique à froid, pour éviter l’absorption du dioxyde de carbone atmosphérique. Après avoir été lavés à l’eau déminéralisée, les échantillons sont portés à ébullition pour dissoudre et récupérer le collagène.
L’analyse du collagène, une étape cruciale pour la datation de l’ivoire
Le collagène ainsi extrait subit une combustion à 920°C et est transformé en gaz. Durant cette étape, une première vérification du rapport C/N est effectuée à l’aide d’un analyseur élémentaire (Elementar Vario ISOTOPE Select). Cette étape est primordiale, car elle constitue un contrôle qualité. En effet, la valeur du rapport C/N entre 2,9 et 3,6 indique que le collagène est bien conservé et qu’il fournira une datation fiable. Si le rapport C/N est en dehors de cet intervalle, la datation C14 du collagène ne sera pas réalisée. On pourra dans ce cas utiliser la partie minérale de l’ivoire et dater la bioapatite. Ensuite l’analyse des isotopes stables du carbone et de l’azote sera réalisée par IRMS. Ces valeurs donneront des informations sur l’origine terrestre ou marine de l’ivoire. Parallèlement, le dioxyde de carbone de la combustion est séparé des autres résidus à l’aide d’un piège à zéolites. Puis, ce dioxyde de carbone est transformé en graphite à l’aide d’un système automatisé (AGE 3, Ion Plus) par catalyse.
La spectrométrie de masse pour la mesure du radiocarbone
Pour la mesure du radiocarbone, on utilise la spectrométrie de masse couplée à un accélérateur de particules (AMS). Cette méthode ne nécessite que très peu de matière (1 mg de carbone pur contre 1g auparavant), un minimum de temps (environ 1h de comptage au lieu de plusieurs jours ou semaines autrefois) et pour un résultat plus précis.
Âge brut et datation calibrée, l’importance de calibrer les résultats
Pour obtenir des données fiables et pertinentes, il est important de calibrer les résultats à partir de :
- L’âge brut : exprimé en années BP (before present, ou avant 1954), qui se base sur l’hypothèse que la concentration de carbone 14 a été constante dans le temps et dans l’espace.
- Pour obtenir des dates calibrées, il faut utiliser des courbes de calibration, qui prennent en considération les variations de la teneur en carbone 14 dans l’espace et dans le temps. Ce sont ces dates calibrées, associées à des pourcentages de probabilité, que l’on utilisera pour vérifier l’authenticité d’un objet en ivoire.
La problématique des datations récentes (après 1954)
Il est possible de savoir si les objets ont été fabriqués avant ou après 1954 grâce à la teneur en carbone 14, mais comment ?
Cette « frontière » artificielle a été fabriquée par l’Homme, car les bombes atomiques et les essais nucléaires atmosphériques dans années 50 et 60 ont doublé la quantité de carbone 14 dans l’atmosphère.
Dans les objets récents, nos scientifiques détectent des teneurs en carbone 14 anormalement élevées. Cependant, depuis l’arrêt des essais nucléaires atmosphériques au milieu des années 60, nous constatons une diminution régulière de la quantité de C14. Ce phénomène permet de fournir des datations très précises sur les dernières années (à un ou deux ans près dans le meilleur des cas), utilisées pour la datation du vin par exemple.
La datation carbone 14 dans l’Art Tribal
La datation au radiocarbone est pertinente pour l’Art Tribal, car le carbone 14 permet de différencier de façon absolue des objets fabriqués avec des matériaux ayant vécu avant et après 1954. Le carbone 14 identifie donc clairement les copies et les faux. Par ailleurs, cette analyse est aussi performante pour les cultures plus anciennes.
Mais ces « tests » scientifiques doivent être associés à l’étude historique et stylistique d’une œuvre. Il est important de conserver une approche globale et complète pour délivrer des résultats précis et fiables. La datation carbone 14 doit être utilisée comme une aide objective à la prise de décision.
Déposer un dossier CITES grâce à la datation au radiocarbone
La datation carbone 14 des ivoires est également utile pour déposer un dossier CITES, afin de prouver que l’animal est mort avant 1947. La convention de l’UNESCO de 1975 limite en effet la vente et la possession de défenses d’éléphants.
Que ce soit pour le marché de l’art ou en archéologie, la datation carbone 14 constitue une avancée majeure. Cette analyse est devenue au fil du temps un outil précieux et incontournable pour les laboratoires CIRAM.